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Page:Arnould - Histoire populaire et parlementaire de la Commune de Paris, v3.djvu/130

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l’unité de l’humanité elle-même, que les romanciers de la Bible et de l’Evangile ont inventée par suite de l’ignorance où l’on était à cette époque des véritables lois de la création, à peine entrevues aujourd’hui.

Elle se base sur cette croyance absolument fausse que tous les hommes, étant enfants du même Dieu, sortis d’un couple unique, créé à part et pour une foi spéciale, plus le gouvernement, plus la société se rapprochera de l’Unité absolue, plus elle se rapprochera de l’idéal divin, de la vérité métaphysique.

C’est le catholicisme, c’est l’Eglise qui, la première, a rêvé cette unification, cette discipline unique, uniforme des cœurs et des esprits, et les farouches révolutionnaires qui cherchent à la réaliser au nom du progrès et de l’affranchissement humain ne sont, à leur insu, que les successeurs, les pâles imitateurs de Sixte-Quint et de Grégoire VII.

Dans cette idée de l’Unité du genre humain, il y a du vrai et du faux.

Elle est fausse au même titre que le Paradis terrestre et l’âge d’or, que la tradition religieuse place au début de la création, et que la science et la raison placent en avant, non en arrière.

L’homme n’a pas commencé par le bonheur et la vertu. — Il a commencé par l’animalité, la grossièreté et la misère.

Le bonheur et la vertu sont un but, — non un point de départ.

L’Unité du genre humain n’est pas non plus à l’origine, — elle est à la conclusion.

Il y a des hommes qui constitueront, un jour à venir, cette humanité une vers laquelle nous marchons, mais qui n’existe pas et qui n’a jamais