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Page:Arnould - Histoire populaire et parlementaire de la Commune de Paris, v3.djvu/136

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nir, — et ce sera un miracle, — vous aurez un maître à plusieurs centaines de têtes au-dessus de vous, qui s’appellera Assemblée nationale, et comme toute vitalité se sera réfugiée là où réside le Pouvoir, comme en dehors de la capitale et des représentants du Pouvoir, l’impuissance, l’inertie, le néant, seront toujours partout ailleurs, il suffira toujours qu’un ambitieux sans scrupule, appuyé de quelques soudards, mette la main sur la capitale, jette par la fenêtre ou fourre en prison les dépositaires du Pouvoir, pour remplacer la dictature à cent têtes par la dictature individuelle.

Où y a-t-il, dans un pays unifié, un centre de vie qui puisse devenir un centre de résistance ?

En France, est-ce qu’il faut compter avec Lyon, Marseille, Bordeaux, Nantes, Toulouse, etc. ? Non ! ces villes sont des cadavres d’où rien ne peut plus sortir pour l’initiative, ou même pour la résistance, je le répète. Elles ont des hommes pourtant. On les voit agir aux jours de révolution, mais où ? — A Paris, parce que là seulement on peut mettre la main sur le gouvernement, et que le gouvernement étant tout, le gouvernement pris, le reste n’est pas même à prendre.

Pourquoi la Commune a-t-elle succombé dans Paris ? — C’est que le gouvernement lui ayant échappé, le pays entier, serré à la gorge par la main de fer du gouvernement, organisé seulement pour l’obéissance passive, n’ayant rien, ni centre, ni groupe, ni relation entre les diverses parties, en dehors du canal de l’autorité, s’est trouvé paralysé, quoique les grandes villes fussent presqu’unanimement de cœur avec le mouvement communaliste dont le triomphe pouvait seul les affranchir.