Aller au contenu

Page:Arnould - Histoire populaire et parlementaire de la Commune de Paris, v3.djvu/14

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Félix Pyat, sur la pression de ses électeurs, rapporta sa démission[1]. »

Me voici arrivé à la partie la plus difficile et la plus pénible de mon récit. Il s’agit maintenant de retracer la scission qui s’opéra au sein de la Commune, et donna naissance au manifeste dit : de la minorité.

Comme je l’ai déjà expliqué, il y avait eu, dès le premier jour, deux courants au sein de la Commune.

Je les ai qualifiés et définis précédemment. Je n’ai donc pas à y revenir.

Mais les événements marchaient à pas de géant. Chaque jour la situation devenait plus terrible, et, en demandant chaque jour des résolutions plus radicales, amenait des chocs plus nombreux entre ceux qui représentaient les deux conceptions différentes de la Commune. Tous nous cherchions un moyen de résoudre le problème menaçant dont la solution nous incombait, seulement chacun le cherchait dans sa voie.

Entourée d’un cercle de fer et de feu de plus en plus resserré par l’attaque furieuse des Versaillais, abandonnée de la France entière qui restait l’arme au pied et nous regardait égorger sans tenter un effort sérieux, non seulement pour venir au secours de la capitale noyée dans le sang sous ses yeux, mais même pour se jeter entre les combattants, imposer une trêve et mettre un terme aux plus abominables massacres de l’époque moderne, — la Commune de Paris ressem-

  1. Voici les noms des treize qui votèrent contre la validation : Arthur Arnould, Avrîal, Beslay, Victor Clément, Clémence, Géresme, Langevin, Lefrançais, Miot, Rastoul, Vallès, Verdure, Vermorel, — auxquels il faut ajouter Félix Pyat.