Aller au contenu

Page:Arnould - Histoire populaire et parlementaire de la Commune de Paris, v3.djvu/140

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

quête violente d’autres groupes dissemblables.

L’Italie — qui avait donné au monde la Renaissance et plus de grands hommes en deux siècles que l’Europe entière depuis le christianisme et la conquête barbare, — devenue la proie de l’étranger, cessa de produire des hommes et des idées. Elle n’eut même plus d’école de peinture à elle, plus de poètes, , plus d’écrivains. — Elle ne devint ni allemande, ni espagnole, ni française ; elle cessa d’être italienne et devint une simple expression géographique, une non-valeur dans l’humanité. — Elle se retrouvera seulement maintenant qu’elle est retournée à elle-même.

Il en a été ainsi pour la Pologne, pour l’Irlande, pour tous les peuples qui ont cessé d’avoir la libre disposition d’eux-mêmes, qui n’ont pu se développer dans le sens de leur nature propre. — Ils ne comptent plus dans le mouvement des idées. C’est un instrument qui se tait dans l’orchestre universel.

Quel avantage peut-il y avoir à cela ?

Nous ne sommes pas trop pour chercher la vérité, pourvu découvrir les faces multiples. La vérité absolue, entière, complète, n’étant pas notre lot, il est bon, il est nécessaire, il est essentiel, que chaque personnalité originale, — et les peuples ne sont que de vastes personnalités, — l’interroge, l’entrevoie à son point de vue particulier.

Qui peut nier que la pensée moderne, que la Révolution sociale, prise dans son ensemble, ne soit et surtout ne doive être le résultat des efforts divers, — et féconds parce qu’ils sont divers, — des peuples de génie particulier qui se partagent l’Europe ?

N’est-il pas évident que la pensée française se