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Page:Arnould - Histoire populaire et parlementaire de la Commune de Paris, v3.djvu/141

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complète par la pensée allemande, par la pensée anglaise, par la pensée russe ?

Et que, si une seule de ces pensées avait absorbé ou supprimé les deux autres, il y a des côtés de la vérité humaine qui seraient restés inconnus, des problèmes dont la solution resterait forcément incomplète ? Donc de quelque côté que nous nous retournions, que nous interrogions la science, la philosophie, l’histoire, la réalité, partout nous trouvons écrites en lettres de sang ces paroles fatidiques ;

Pas d’Unité ! — pas de Centralisation ! — Pas de Pouvoir fort ! — L’Autonomie du Groupe et l’Union des Groupes autonomes.

Ces paroles, ce sont celles que la Commune vint proclamer à son tour pour la première fois, en essayant de les faire passer dans les faits.

Lorsque la Révolution du 18 mars, provoquée par le gouvernement, se produisit, la situation était celle-ci :

La France venait d’accomplir une quatrième Révolution victorieuse, et, pour la quatrième fois, le peuple encore tout couvert de la sueur et de la poudre du combat, voyait cette Révolution tombée de fait entre les mains des éternels ennemis du peuple. — Pour la quatrième fois, il se voyait en présence de ce phénomène, qu’après avoir renversé un tyran, il se trouvait n’avoir pas frappé la tyrannie, qu’à un gouvernement oppresseur succédait un autre gouvernement également oppresseur, qu’il n’avait rien gagné au change, que l’unité, la centralisation et l’autorité, leur fille directe, étaient restées debout sur les ruines du trône pourri, — que la direction de ses intérêts continuait de lut échapper, de rester entre des mains toutes puissantes