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Page:Arnould - Histoire populaire et parlementaire de la Commune de Paris, v3.djvu/16

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entière qu’il spécule, qu’il combat et qu’il meurt. Ses grandes Révolutions ont toutes le caractère de l’universalité, et la Commune est aussi bien le salut de l’Italien, de l’Espagnol, du Belge, de l’Allemand et du Russe que du Français.

C’était donc bien à nous-mêmes de nous sauver.

À ce moment, il n’y avait plus de question politique. Il n’y avait, il ne pouvait y avoir qu’une question militaire.

Assiégés par Versailles, il fallait repousser Versailles.

La réaction agissant par le canon, c’était par le canon qu’il fallait lui répondre ! Une armée de cent mille hommes bombardait nos murailles : contre cette armée aucun décret n’avait prise. Nous aurions pu voter les résolutions les plus admirables, prendre les mesures les plus révolutionnaires, au sens où l’entendait la majorité, que cette armée ne s’en fut pas trouvée diminuée d’un seul homme, que son artillerie n’en eût pas compté une gargousse de moins, que ses balles explosibles et ses boulets pleins de pétrole n’en eussent pas moins porté la mort dans nos rangs.

On pouvait réunir le jury des otages et fusiller dix mille de ces ôtages, que Vinoy et Mac-Mahon n’en auraient pas fait reculer leurs troupes de l’épaisseur d’une semelle.

On pouvait proclamer la dictature dans Paris, recommencer 93 depuis A jusqu’à Z, sans que les soldats du génie cessassent de construire leurs tranchées et de les avancer jusqu’aux pieds de l’enceinte.

La période politique de la Commune, je le répète, était terminée. Ce n’était plus une lutte sociale, une Révolution : c’était une bataille