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Page:Arnould - Histoire populaire et parlementaire de la Commune de Paris, v3.djvu/25

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fait de Paris un Béziers au temps des Albigeois, massacré trente mille Français en huit jours, dépeuplé les faubourgs, envoyé sur les pontons, en Calédonie, au bagne, à Satory, tous ceux qui lui déplaisaient, qui lui faisaient peur.

Il n’a demandé qu’une création nouvelle : — une commission des graces !

Ç’a été, avec les conseils de guerre, son tribunal révolutionnaire, et ça a fonctionné de manière à satisfaire les plus difficiles.

Auprès d’un Martel qu’est-ce qu’un Fouquier-Tinville ?

Qu’est-ce que la guillotine de 93, frappant le condamné quelques heures après sa condamnation, à côté des agonies qu’ont endurées les condamnés des conseils de guerre, attendant pendant des six, huit, neuf mois, un an, que la Commission des grâces les envoyât à Satory ?

Et cependant l’Europe ne s’est point indignée, non seulement parce que ceux qu’on assassinait étaient des révolutionnaires, mais surtout parce que M. Thiers, en sa qualité d’académicien, avait su choisir les euphémismes avec lesquels on assassine régulièrement, sans révolter la foule complice, lâche et stupide.

Toutes ces considérations amenèrent, pour la première fois, le groupement de vingt-trois membres de la Commune, qui combattirent le projet et motivèrent ensuite leur vote.

Je signai avec les citoyens Andrieu, Avrial, Beslay, Victor Clément, Clémence, Courbet, Eug. Gérardin, Jourde, Langevin, Lefrançais, Malon, Ostyn, Serrailler, Theisz, Vermorel et Jules Vallès, les considérants suivants :

« Considérant que l’institution d’un Comité de salut public aura pour effet essentiel de créer