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Page:Arnould - Histoire populaire et parlementaire de la Commune de Paris, v3.djvu/26

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un pouvoir dictatorial qui n’ajoutera aucune force à la Commune ;

Attendu que cette institution serait en opposition formelle avec les aspirations politiques de la masse électorale dont la Commune est la représentation ;

Attendu, en conséquence, que la création de toute dictature par la Commune, serait, de la part de celle-ci, une usurpation de la souveraineté du peuple ; »

« Nous votons contre, »

D’autres motivèrent différemment leur vote, mais dans le même sens. Les vingt-trois opposants s’abstinrent de prendre part à la nomination des membres du Comité, et signifièrent leur abstention dans les termes suivants :

« Attendu que l’institution d’un Comité de salut public, n’est, suivant nous, que l’oubli des principes de réformes sociales d’où est sortie la Révolution du 18 mars, et le retour dangereux ou inutile, violent ou inoffensif, à un passé qui doit instruire, sans qu’on ait à le plagier, nous nous abstenons. »

Ces vingt-trois abstenants furent les citoyens ; Andrieux, Arthur Arnould, Avrial, Beslay, Babick, Clémence, Victor Clément, Courbet, Eug. Gérardin, Jourde, Langevin, Lefrançais, Longuet, Malon, Ostyn, Pindy, Rastoul, Serrailler, Theisz, Tridon, Jules Vallès, Varlin, Vermorel.

En agissant ainsi, la minorité était dans son droit strict. Elle était aussi dans son devoir, puisque ses membres, étant convaincus du danger ou de l’inanité de la nouvelle institution, ils ne pouvaient accorder à la majorité un vote de confiance ou de complaisance.