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Page:Arnould - Histoire populaire et parlementaire de la Commune de Paris, v3.djvu/47

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franchit de la crainte de se voir saisi par le propriétaire qu’il ne pouvait payer, n’ayant point travaillé depuis un an.

Pour le reste, loin de songer à se faire justice par lui-même, d’une façon sommaire, il attendit, patient, grave et désintéressé, que la Commune nommée par lui étudiât et tranchât les questions dans le sens du Droit et de la Justice. Il ne se rua qu’à la bataille et au travail. — Bataille contre Versailles, travail de réorganisation.

Maître et seul maître, car la Commune n’était qu’un pouvoir moral et n’avait d’autre force matérielle que le consentement universel, que la bonne volonté des citoyens, il se fut à lui-même sa police et sa magistrature, et n’eût pas à réprimer un seul délit[1].

Pendant ces deux mois, y eût-il un seul pillage ?

Y eût-il une seule caisse forcée ?

Y eût-il un seul domicile violé pour d’autre cause qu’une cause politique, lorsqu’il s’agissait de rechercher un conspirateur, d’arrêter un traître ou un espion, de désarmer un ennemi ?

Dans le quatrième arrondissement, sauf deux ou trois exceptions, les plus riches comme les plus humbles magasins restèrent ouverts, ainsi qu’aux jours de la plus grande confiance, depuis le changeur, le bijoutier et l’horloger, qui étalent des fortunes dans leur vitrine, jusqu’au magasin de nouveauté, dont les innombrables vêtements semblaient une ironie, une provocation, aux bataillons allant aux tranchées, dans la boue,

  1. Je me trompe, il y eut quelques vols d’effets commis dans les casernes par des soldats désarmés qui étaient restés dans Paris, et que la Commune nourrissait J’en fis arrêter un ou deux.