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Page:Arnould - Histoire populaire et parlementaire de la Commune de Paris, v3.djvu/53

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qui sait ce qu’il veut et comment on l’atteint.

Il avait, d’ailleurs, tant de choses à faire, ce grand peuple, pendant ces deux mois !

Il avait d’abord à sauver sa victoire matérielle, et cela ne se pouvait qu’à coups de fusil.

Il avait aussi à réorganiser momentanément la vie externe, politique et sociale, de ce monde qu’on appelle Paris, et qui compte presque autant d’habitants que quelques-unes des nations indépendantes de l’Europe.

Je n’oublierai jamais, à cet égard, le spectacle que présenta le 4e arrondissement dont je parle plus particulièrement, l’ayant vu de plus près et administré avec deux de mes collègues pendant ces jours de tempête.

Que d’exemples d’activité, d’intelligence, de dévouement !

Dans chaque mairie, les membres de là Commune s’étaient entourés d’une commission, dite Commission municipale, qui devait administrer concurremment avec eux, sous leur responsabilité. Cela était essentiel, et sans ce rouage aucun de nous ne fut parvenu à mettre à jour la besogne écrasante dont il était surchargé. Dans presque tous les arrondissements, ce furent ces Commissions qui eurent la plus grande part à l’administration et qui gérèrent réellement les affaires municipales.

Il y eût là bien des hommes désintéressés, probes, zélés, mêlés à quelques ignorants, à quelques forcenés, à quelques intrigants.

Je ne parlerai que de la Commission du 4e arrondissement, la seule que j’aie vu fonctionner d’une façon continue. Elle se composait de douze membres dont les noms et les figures sont bien présents à ma mémoire, douze citoyens qui,