Page:Arnould - Histoire populaire et parlementaire de la Commune de Paris, v3.djvu/52

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les problèmes, qui recule les solutions, décidés à jeter régulièrement, scientifiquement, sur des assises inébranlables, les fondements de la nouvelle société. Ils discutaient dans leurs réunions, dans leurs associations, les articles du nouveau Code, attendant que la Commune élue par eux fit passer successivement dans la loi les vœux élaborés par eux, choisit, entre les diverses solutions possibles, la plus pratique, la plus simple, la plus définitive que les circonstances et l’état des mœurs pussent comporter.

Ils n’avaient pas hâte de jouir, de gagner du bien-être. Ils n’y songeaient même pas, sachant que cela n’est rien, que cela ne résout rien.

Ils voulaient seulement réformer l’organisation du travail, mettre la justice à la place de l’iniquité, l’égalité à la place des castes, restituer à chacun sa part équitable, reposer la pyramide sur sa base. Ils ne réclamaient rien en dehors du droit absolu. Ils ne demandaient pas de jouissances, ils exigeaient le produit intégral de leur labeur, leur autonomie sociale et politique.

Ce fut là, certes, l’un des côtés sublimes de ce grand mouvement, que les opprimés de la veille, vainqueurs du jour, se détournèrent impassibles des trésors mis sous leur main, pour ne chercher une amélioration à leur sort, une meilleure répartition de la richesse, du bien-être et du bonheur, que dans l’application stricte de la justice et la réalisation scientifique des véritables lois économiques.

Il n’y eût donc là, encore une fois, rien qui ressemblât au respect vague que l’esclave soulevé et inconscient du but conserve, malgré lui, pour le maître qu’il pourrait broyer du talon. Il y eût l’expérience, l’intelligence d’un peuple majeur