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Page:Arnould - Histoire populaire et parlementaire de la Commune de Paris, v3.djvu/78

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tait les paroles du successeur de Piétri, le gendarme Valentin, à qui on demandait l’élargissement d’un Parisien arrêté par erreur, et qui n’avait pris aucune part aux événements :

« Le fait seul d’être testé à Paris la Commune est un crime. Tout le monde y est coupable, et si cela dépendait de moi, tout le monde serait châtié[1].  »

Le gendarme Valentin avait raison.

Pendant que je parlais sur cette tombe, j’avais entendu sangloter derrière moi.

Quand je me tus, un jeune homme, le visage inondé de larmes, s’avança, et, tendant la main, prononça ces paroles :

— Je jure de te venger !

C’était le frère aîné.

Je n’ai pas l’intention de dépeindre l’attitude des gardes nationaux au feu devant l’ennemi. Pendant la durée de la Commune, je n’ai pris qu’une part fort indirecte à la bataille proprement dite, beaucoup moins grande que pendant le premier siége. Des devoirs non moins graves, non moins importants, me retenaient dans l’intérieur de Paris, soit à la Commune, soit dans mon arrondissement. Je ne veux donc et je ne dois parler que de ce qui se passait dans l’enceinte des murs. D’autres ont déjà raconté en partie ce qui s’accomplissait au-delà.

Je me bornerai à rapporter quelques petits faits que je juge caractéristiques.

Comme je l’ai déjà dit, et comme personne n’oserait le nier aujourd’hui, jamais Paris n’a joui d’une tranquillité plus absolue, ne fut aussi sûr au point de vue matériel. Il n’y avait plus ni

  1. Je garantis l’authenticité textuelle de cette réponse.