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Page:Arnould - Histoire populaire et parlementaire de la Commune de Paris, v3.djvu/8

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Tel fut, par exemple, le caractère de la démission de Victor Hugo à Bordeaux, et voilà pourquoi cette démission fut un grand acte continuant une noble et énergique attitude.

Mais si l’Assemblée de Bordeaux avait représenté les aspirations du peuple et cherché à les faire triompher, quelque faute que cette assemblée eût pu commettre par inexpérience, exagération ou autrement, les hommes de cœur se seraient fait un devoir d’y rester pour lui donner leur appui, leurs conseils, et couvrir, au besoin, de leur incontestable honorabilité, comme de leur juste influence, la nudité paternelle.

Lorsque Ranc me fit connaître qu’il voulait donner sa démission, je le suppliai, comme m’y autorisaient nos vieilles relations, qui dataient de l’enfance, de renoncer à cette résolution.

Il fut inébranlable. Il suivit sans doute les ordres de sa conscience et les conseils d’une politique où les habiletés et la tactique du jour exercent une trop grande influence. Il espéra peut-être aussi qu’en réservant sa personnalité et en sauvant son avenir du naufrage commun, il pourrait rendre de plus grands services à la cause de la République, — Jusqu’à présent cet espoir a été trompé.

Je souhaite sincèrement que le jour arrive où ses services futurs compensèrent le tort que sa retraite et celle de quelques autres firent sur le moment à la cause communale[1].

  1. Ces observations, faut-il le dire, n’ont aucun rapport avec la démission logique de M. Tirard et de ses amis.

    J’entends parler d’un autre groupe où se trouvaient de fort honnêtes gens, très sincères, très dévoués, très capables, tels que le citoyen Loiseau Pinson, pour n’en citer qu’un. Leur départ, en semant le découragement, fut bientôt imité par une ou deux personnes inu-