Aller au contenu

Page:Arnould - Histoire populaire et parlementaire de la Commune de Paris, v3.djvu/92

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

de choix précipités, sans doute inévitables en de semblables circonstances, elle avait, dès le début, dévié du chemin qu’elle n’aurait jamais dû quitter, et cherché le salut trop souvent dans des réminiscences historiques qui ne pouvaient rien pour la sauver, mais qui pouvaient beaucoup pour la perdre.

J’ai fait connaître, avec toute l’impartialité dont je suis capable, les différences qui séparaient la minorité de la majorité, dans quel ordre d’idées elles prenaient leur source, et comment la minorité, n’ayant jamais pu, une seule fois, faire triompher ses idées, resta fidèle néanmoins à cette Révolution qu’elle servit jusqu’au bout, tout en déplorant la plupart des moyens impuissants ou dangereux employés pour amener sa victoire.

Je n’ai point davantage dissimulé les difficultés réellement extraordinaires au milieu desquelles elle se débattait, et qui rendaient sa chute momentanée, au point de vue matériel, peut-être inévitable, alors même qu’elle n’eût pas commis une seule faute, — ce qui était d’ailleurs impossible.

Maintenant, il me reste, sans entrer dans le détail, à dégager l’ensemble de son action, ce quelque chose d’insaisissable et de positif, cependant, qui plane au-dessus des personnes et de leurs erreurs, et s’affirme de mieux en mieux à mesure qu’on s’éloigne des événements. — C’est là, après tout, ce qui mérite seul de rester, car c’est là que réside la vérité.

J’oublie les hommes. Ils n’existent plus. — J’ignore s’il y a eu une minorité et une majorité. — J’évoque la Commune, être moral, être politique, personnification d’un grand mouvement