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Page:Arnould - Histoire populaire et parlementaire de la Commune de Paris, v3.djvu/91

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et fière, avec une nuance de dédain, l’annonce du désastre qui l’atteignait[1].

C’était fini. — Elle avait vécu !

Dans les jours qui suivirent, elle n’exerça plus d’action en tant que pouvoir politique. La parole revint au peuple seul et aux quelques individualités qui surnagent par leur propre vigueur au milieu des tempêtes les plus effroyables. Les membres de l’assemblée, dispersés, courant d’une barricade à l’autre, ou faits prisonniers, ou coupés par les troupes versaillaises, ne comptèrent plus que par leurs actes personnels, tant que les circonstances leur permirent une action quelconque.

On peut donc affirmer que la Commune n’eut plus aucune existence, en tant que groupe solidaire et agissant avec ensemble, à partir du. dimanche soir, 21 mai.

C’est donc l’instant dé jeter un dernier regard en arrière, et de résumer en quelques mots l’action générale et le rôle de cette première assemblée représentative de la Révolution sociale.

La Commune, ainsi que je l’ai dit en plusieurs endroits, commit plus d’une faute grave. J’en ai signalé un certain nombre au fur et à mesure des événements. Je n’y reviendrai donc pas. — Elle manqua surtout, prise dans son ensemble, du véritable esprit politique. J’ai dit également pourquoi.

J’ai dit comment, grâce à un certain nombre

  1. Grâce à l’institution du Comité de salut public, l’Assemblée crût n’avoir pas autre chose à faire dans la circonstance. C’était au Comité nommé pour parer à de semblables périls et muni de pouvoirs absolus, d’agir, ou de nous demander les mesures qu’il croyait nécessaires, Il se déclarait en mesure de remplir sa mission. L’Assemblée eut le tort grave de s’en fier à son affirmation. En agissant ainsi, la majorité fut, d’ailleurs, logique avec ses propres principes et sa propre politique.