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Page:Arnould - Histoire populaire et parlementaire de la Commune de Paris, v3.djvu/95

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pensait, de ce qu’il réclamait, où nul, même pour une seconde, ne se crût jamais au-dessus de ses électeurs, libéré envers eux, ou possédant un pouvoir, un droit qui ne vint d’eux, qui ne fut l’application de leur pouvoir, le triomphe de leur droit, où pas un représentant du peuple n’oublia qu’il sortait du peuple, qu’il y rentrerait, qu’il était la chair de sa chair, le sang de son sang, où tous s’en firent un titre de gloire, comme un devoir absolu.

Cela ne donnait pas à tous le sens politique, ni la conception nette de ce qu’il y avait de mieux à faire dans une circonstance donnée, mais cela seul était déjà une grande, une très grande Révolution, quelque chose de nouveau sur la sène historique.

Ce n’est pas sur ces points là que nous différions. Il n’y avait à la Commune ni bourgeois, ni ouvriers, — il y avait des mandataires du peuple, qui n’existaient et ne voulaient exister que par le peuple.

C’était l’application du mandat impératif, la réalisation digne et complète du grand principe de là subordination du législateur au citoyen, de la subordination du pouvoir à la collectivité, c’était la transformation de l’Etat, devenu simple organe d’action au service du peuple, chargé de veiller au respect de ses vœux, à la satisfaction de ses besoins, à l’exécution de ses volontés.

D’autre part, la Commune de Paris ne s’érigea jamais eh gouvernement. Maîtresse de Paris, elle ne songea pas à gouverner la France, et, victorieuse, elle n’eût élevé aucune prétention à cet égard. Elle y eût eu pourtant autant de droits que n’importe lequel de ces pouvoirs révolutionnaires qui, depuis quatre-vingts ans, une fois