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Page:Arnould - Histoire populaire et parlementaire de la Commune de Paris, v3.djvu/96

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installés à l’hôtel de ville, s’arrogèrent sans contestation la direction de la France entière.

Si beaucoup de ses membres étaient inconnus et méritaient de l’être, un grand nombre d’eux avaient une réputation et une notoriété plus que suffisantes, et l’on peut se demander si même à ce point de vue étroit, des hommes tels que Delescluze, Félix Pyat, Gambon, Tridon, Lefrançais, Jules Vallès, d’autres encore, tous, sauf les deux derniers, députés élus de la nation peu de jours auparavant, ne valaient pas les Jules Favre, les Jules Simon et les Picard qui, six mois plus tôt, s’étaient emparés du pouvoir, et avaient expédié en province, pour organiser la République et la défense nationale, des vieillards grotesques comme Glais-Bizoin, ou des médiocrités réactionnaires comme l’amiral Fourichon.

La Commune pourtant, fidèle à son origine, à son principe, ne cessa jamais de crier à la France :

« Sois libre ! Imite-nous ! Agis comme nous ! Comme nous, brise avec le passé, avec l’ornière des Pouvoirs forts et centralisateurs. Reprends, sans intermédiaire, la direction de toi-même. Nous n’étendons pas la main sur toi : nous te demandons seulement de combattre à nos côtés, pour toi-même, contre l’ennemi commun ! »

C’était là, certes, un exemple nouveau dans l’histoire de la Révolution française, qui n’avait point de précédent, — mais qui aura des imitateurs. C’était juste le contraire de ce qui s’était toujours passé, et cela marque une étape en avant dans les évolutions successives du concept humain.

En dehors de cela, la Commune porta une main résolue sur deux des colonnes du vieil édifice : — l’armée et le clergé.