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Page:Arnould - Histoire populaire et parlementaire de la Commune de Paris, v3.djvu/98

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en ceci particulièrement que, loin d’assumer la tâche d’organiser autoritairement l’égalité civile et de décréter la Révolution sociale, elle sut généralement rester dans la vérité, en appelant les classes travailleuses à régler elles-mêmes, directement, leurs intérêts, à élaborer, sous leur propre responsabilité, la question des rapports du travail et du capital.

Ce n’est point, en effet, je ne saurais trop le répéter, à un organisme politique quelconque de régler autocratiquement ces problèmes : — c’est aux intéressés eux-mêmes. L’administration collective n’a qu’un rôle : — veiller à leur entière liberté d’action, et faire respecter leur droit. Les travailleurs ne demandent pas autre chose, sachant bien qu’ils ne seront réellement libres et affranchis que le jour où leur liberté, leur affranchissement, sera l’œuvre de leur propre initiative, de leurs propres efforts.

En ceci diffère essentiellement une Révolution sociale d’une Révolution politique, puisque cette dernière peut et doit s’accomplir par un certain nombre de décrets, en quelques jours, tandis que la seconde, étant affaire de science et de règlements d’intérêts, doit s’accomplir par les intéressés eux-mêmes, seulement protégés parle jeu des institutions démocratiques nécessaires au développement de tout progrès humain.

Pour que la Révolution sociale s’accomplisse, il n’y a qu’à trancher les liens qui la paralysent, qu’à supprimer les obstacles qui l’arrêtent.

C’est ce que la Commune et le peuple de Paris comprirent parfaitement, et, de ce côté, ils ont tous les deux posé une pierre d’attente sur laquelle tôt ou tard s’élèvera l’édifice définitif.

La Commune se contenta donc de proclamer