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Page:Arnould - Histoire populaire et parlementaire de la Commune de Paris, v3.djvu/97

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Elle proclama, elle décréta l’abolition pure et simple des armées permanentes, la séparation absolue de l’Etat et de l’Eglise qui ne doit plus y exister comme organisation officielle, mais servir seulement à la satisfaction privée de la foi individuelle, aux risques et périls de l’individu.

La Commune affirma donc le principe de l’abolition de l’armée permanente remplacée par la nation en armes, et confia sans réticence la garde de la Cité et la défense du sol national aux seuls citoyens sans distinction, sans exclusion, — de même qu’elle dit à la religion représentée par les diverses Eglises :

— L’Etat ne te connaît point. La foi est affaire de conscience. Arrange-toi avec les consciences, mais n’encombre plus la société.

La Commune, ainsi que je l’ai indiqué ailleurs, ne sut pas procéder avec la même vigueur vis-à-vis de la magistrature et de la police. Mais cet oubli ne tint pas, en réalité, à des hésitations sur les vrais principes. Des raisons d’opportunité, surtout eu égard à la police, quelques influences personnelles, d’autres et nombreuses préoccupations, empêchèrent qu’elle se prononçât sur ces deux questions dont la première eût, sans doute, réuni l’unanimité des voix. — C’est une lacune regrettable.

La Commune arbora résolument le drapeau socialiste, et fut le premier Pouvoir régulièrement constitué, fonctionnant avec quelque suite, qui s’appuya sans réticence sur les principes socialistes, en déclarant que l’œuvre qu’elle venait accomplir était, non-seulement une œuvre de liberté politique, mais surtout et avant tout une œuvre de rénovation sociale. A cet égard, également, elle marque une étape nouvelle, et nouvelle