Aller au contenu

Page:Asselin - L'œuvre de l'abbé Groulx, 1923.djvu/60

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
60

Comme beaucoup d’autres historiens, depuis Thucydide et Tite-Live jusqu’à Pierre de la Gorce, — et il nous en prévient dans Vers l’émancipation, — M. l’abbé Groulx a l’habitude de résumer entre guillemets, sauf à respecter le sens scrupuleusement, les discours ou les textes qui seraient trop longs à citer en entier. Le général Burton, gouverneur du district de Trois-Rivières, avait lancé à l’occasion de certaines victoires anglaises la proclamation suivante :

Le gouverneur a le plaisir et la satisfaction de faire sçavoir aux sujets de Sa Majesté, Canadiens et autres résidans dans la ville et le gouvernement de Trois-Rivières, la réduction de Pondichéry dans les Indes orientales, la prise de l’Isle de St Dominique dans les Isles occidentales, et la victoire remportée en Allemagne par les troupes de Sa Majesté et de ses alliés, commandées par Son Altesse Sérénissime le Prince Ferdinand, dont il a plu à la providence de favoriser les armes le 16 du mois de juillet dernier par la défaite des armées réunies de la France, commandées par Mssrs le Prince de Soubise et le Maréchal duc de Broglie.

Dans les Lendemains de conquête M. l’abbé Groulx fait dire à Burton que

Il a le plaisir et la satisfaction de faire sçavoir aux sujets de Sa Majesté, Canadiens, et autres résidans dans la ville et gouvernement, la réduction de Pondichéry, la prise de Saint-Domingue et la victoire du prince Ferdinand de Prusse sur les armées de la France.

Mesdames et Messieurs, cherchez donc, je vous prie, en quoi ces textes diffèrent. Pompe et lourdeur à part, celui de Burton, aux fins qui nous occupent, est essentiellement identique à celui de l’abbé Groulx. Aux yeux de M. Lanctot, ils n’ont rien de commun.