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Page:Audibert Histoire et roman 1834.djvu/158

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seulement les trésors, les terres, les cités des vaincus, mais encore leurs arts, leurs lumières et jusqu’à leurs religions. Elle concentrait ainsi dans ses murs la civilisation de l’univers pour la pousser en avant avec plus de force. Le génie de la Grèce respirait dans ses marbres et dans son éloquence ; à côté de l’Égyptien Sérapis, Bacchus l’Indien avait pris place au Panthéon. Les vaisseaux enlevés à Carthage portaient pour enseigne la louve de Romulus ; le bronze mêlé d’or venait de Corinthe pour se façonner en lauriers sur le front des empereurs ; la pourpre de Tyr, parure des rois, ornait la toge des patriciens ; tout à la fois vaste citadelle dressée au milieu des nations pour les contenir, vaste musée enrichi de tous les monumens de l’intelligence humaine, vaste olympe où tous les cultes de la terre semblaient avoir envoyé une députation de leurs dieux : Rome la superbe, Rome avait tout ramassé sur un point, pour que le christianisme, comme d’un seul coup, pût conquérir tant de conquêtes. C’est là qu’il marche en foulant la poussière des idoles brisées ; c’est là que,