Aller au contenu

Page:Audibert Histoire et roman 1834.djvu/159

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 142 —

monté au plus haut sommet de l’esprit humain, il jette de toutes parts les flots de sa lumière inattendue, et vient avec sa miraculeuse civilisation remplacer la civilisation des hommes qui s’efface et qui s’éteint, emportant avec elle sa législation oppressive et ses dieux corrupteurs.

« Admirons de tels prodiges ; comptons-en les effets en parcourant la ville païenne, où le christianisme, véritable fluide céleste, pénètre dans les lois, les mœurs, les institutions, afin d’opérer la révolution sociale la plus complète qui ait jamais étonné la terre.

« Il change d’abord la guerre : c’est-à-dire qu’il change Rome tout entière et d’un seul coup, car la guerre c’est Rome.

« Quand ses soldats attaquaient une nation idolâtre comme eux, il fallait que celle-ci songeât à défendre les dieux, la patrie et la liberté. Rome égorge les enfans, traîne les femmes en esclavage, promène la charrue sur la poussière des villes abattues ; mais dès qu’elle devient chrétienne, dès qu’elle n’a plus à combattre que des peuples également chrétiens, tout prend une face nou-