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Page:Audibert Histoire et roman 1834.djvu/162

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d’une femme dégradée au milieu de ses compagnes, nombreuses épouses d’un seul homme. Chassée, puis rappelée, vendue ou prêtée, n’est-elle pas une créature sortie de la main du Seigneur ? Femme, dont la noble tête fut trop long-temps humiliée, une place plus relevée t’appartient dans la famille. Le christianisme le veut ainsi : les lois obéiront.

« Tu n’iras plus également, au jour du mariage, implorer Junon, compagne incestueuse d’un Dieu adultère. La vierge chrétienne, recevant un époux aux pieds de nos autels, trouve dans le ciel une Vierge à qui peuvent s’adresser les soupirs et le trouble de sa pudeur. Le mariage se ressent de cette pureté primitive ; il demeure chaste et pieux. Combien est admirable tout ce que fait la religion pour lui imprimer l’ordre, pour perpétuer sa durée ! Chaque fois que le mariage crée une famille nouvelle, c’est presqu’un petit royaume qui se trouve fondé : il a ses lois, ses coutumes ; l’autorité s’y partage entre deux époux. L’amour, à qui il n’est plus permis de s’égarer, les unit et se