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Page:Audibert Histoire et roman 1834.djvu/163

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plaît à descendre sur les enfans, jeune peuple d’où sortiront à leur tour les souverains d’une foule d’autres familles.

« Ne frémis-tu pas en rencontrant sur la voie publique le nouveau-né qui ne trouve pas même dans la vie la pitié de sa mère ? Ne frémis-tu pas à l’aspect de ce vieillard battu de verges pour un peu d’or qu’il ne peut rendre ? N’es-tu pas saisi d’horreur à la vue de ces esclaves massacrés sur le tombeau d’un maître ? Tu détournes les yeux de ces spectacles ; c’est pour en rencontrer un plus affreux : pressés, entassés dans un temple, là sont encore des esclaves expirant sous la main des bourreaux, parce que leur nombre surcharge la cité, comme un luxe inquiétant.

« Partout, dans la législation païenne, la force lève une tête insolente. Le glaive des prétoriens fait les empereurs ; un citoyen tient dans les fers des milliers de citoyens ; le riche écrase le débiteur pauvre, le mari chasse sa femme, le père tue ses fils ; il fut même une république où la jeunesse égorgeait, comme devenue inutile, la vieillesse