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Page:Audibert Histoire et roman 1834.djvu/168

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trer l’arche sainte placée sous la garde des chérubins. »

Il se tait.

Si plusieurs religieux n’étaient entrés dans le cloître, Clovis serait demeuré long-temps absorbé dans ses pensées. « Mes compagnons de solitude viennent me chercher, reprend le vieillard ; nous allons prier ensemble pour les chrétiens que le sommeil délasse. Ainsi la terre n’est jamais sans commerce avec son Dieu : si quelqu’un souffre, nous demandons la fin de ses misères ; si quelque autre oublie le Créateur, nos cantiques suppléent à l’oubli de la créature. Tandis que, dans un culte grossier, c’était la flamme des réchauds qu’on ne laissait point éteindre, chez nous, dont le culte est fait pour l’âme et pour l’intelligence, c’est le feu des prières qu’on ne laisse jamais mourir. »

Le monarque se joint au pieux cortège ; il entre dans l’église. Au milieu de l’obscurité profonde, les lampes de l’autel forment autour de la croix de Clotilde une sorte d’auréole. Rangés en cercle, des religieux de tout âge entonnent les louanges du Très-Haut. L’un