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Page:Audibert Histoire et roman 1834.djvu/169

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d’eux accomplit les saints mystères. Pour la première fois, Clovis en est le témoin. Immobile, étonné, plein de respect, appuyé contre un pilier en face de l’autel, le fier Sicambre répète par un mouvement involontaire de ses lèvres des prières qu’il ne comprend pas encore. Combien ce sacrifice lui semble pur ! Dans les cérémonies du culte des druides, dans celles des païens, on ne sait prier qu’avec la hache ou le couteau. Mais ici, chez les chrétiens, point d’animaux égorgés ; ici la main du sacrificateur ne s’égare jamais dans des entrailles fumantes. Gloire au Messie, il a tout lavé, jusqu’aux parvis des temples.

C’est de la sorte que cette nuit s’achève.

Clovis en s’éloignant reconduit sa compagne chrétienne qui jamais ne lui sembla si belle.

Rentré au palais tout ému, tout préoccupé, le monarque mande Hagdebert, son ami, son guide ; Hagdebert, de tous les mortels le plus renommé par sa sagesse. Clovis aurait plutôt quitté son épée dans un combat, qu’il ne se serait séparé de ce vieillard dans