Aller au contenu

Page:Audibert Histoire et roman 1834.djvu/172

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 155 —

écraser ; car les plus fortes armées périssent, tandis que les peuples ne meurent pas. Lors même qu’on ne parviendrait pas à nous exterminer, il suffirait de la haine nationale pour nous consumer. La haine nationale est un feu qui dévore.

« Les Gaulois n’ont que trop sujet de nous haïr, et voilà pourquoi tout un peuple est contre nous. Ils savent ce qui nous attire chez eux : nous venons pour les dépouiller d’une portion de leur territoire, et, ce qui est peut-être plus cruel encore, nous leur apportons le despotisme, car jamais de l’injustice ne naquit la liberté.

« Nous n’avons pas même le triste avantage d’être appelés par un parti qui, se fortifiant de nos secours, nous prêterait ses ressources en échange ; de plus, nous n’aurions devant nous qu’un peuple divisé, par conséquent affaibli.

« Pour accroître les difficultés de notre entreprise, il se trouve encore que ce que nous voulons faire est déjà fait. Nous venons conquérir un pays conquis. Les Romains nous ont précédés ; leur rôle est donc