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Page:Audibert Histoire et roman 1834.djvu/171

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femmes à nos soldats, de prendre de la gloire pour nous, puis de revenir comme des voyageurs dans nos huttes, au-delà du Rhin, près de nos marais fangeux. Nous avons conçu de plus vastes desseins : nous cherchons un ciel pur, une terre féconde ; nous voulons, en un mot, une nouvelle patrie.

« Quelles sont nos ressources ?

« Un chef vaillant, toi, que nous avons choisi, toi qui as dépassé toutes nos espérances ; à ta suite marche une armée peu nombreuse, mais bien aguerrie, et surtout animée d’un sentiment que j’appellerai fraternel. Chefs et soldats, tous ont ensemble répandu leur sang. C’est presque l’avoir reçu de la même mère que de le faire couler sur le même champ de bataille. Nous avons vaincu, nous vaincrons encore ; mais toujours se battre, ce n’est pas posséder : la paix seule assure la conquête.

« Quels sont les obstacles ?

« Ils sont immenses : il nous faut lutter non contre un roi, non contre ses légions, mais contre un peuple. C’est donc une lutte épouvantable et qui doit finir par nous