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Page:Audibert Histoire et roman 1834.djvu/189

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— Eh ! mon Dieu, laissez courir ces bruits ; ne pouvant pas s’en prendre à votre talent, l’envie s’attaque à vos goûts de bâtimens et de plantations. »

À ces mots il s’arrêta, et prenant un ton moins sérieux, il me dit : « Mais j’y songe et cela m’effraie, Brunoy a presque toujours appartenu à des fous, ou du moins à des personnages bizarres, extraordinaires. Un certain marquis de Brunoy ne s’avisa-t-il pas, sans être en rien un Charles-Quint, de se faire enterrer tout vivant pour jouir du spectacle de son cortège funèbre ! L’un de ses successeurs, moins plaisant, avait pris, dit-on, une part active dans la conspiration contre Gustave, drame sanglant, qui pour théâtre eut un bal, et pour acteurs des masques. Maintenant, c’est à mon tour, moi, conspirateur tout barbouillé de rouge sur les joues, et qui me fais enterrer trois ou quatre fois par semaine, après avoir été tué ou m’être tué moi-même par le poison ou le poignard.

— Vous l’avouerai-je ? lui dis-je, si votre