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que du premier ordre ? Après tout, si mes prodigalités sont des folies, vous conviendrez que je les raisonne assez bien. L’empereur, au fait de mes goûts, me disait avec son ton de raillerie piquante qu’il me nommerait volontiers intendant de ses bâtimens, sans la crainte de m’enlever au théâtre. Je lui répondis : « Sire, pendant que vous feriez sur les champs de bataille de l’histoire à la manière de Quinte-Curce, moi je vous ferais dans vos jardins des contes à la manière des Mille et Une Nuits. »

« Mais ne voilà-t-il pas un plaidoyer dans toutes les règles ? J’ai peut-être un peu d’humeur contre ces bruits de prodigalité où la vérité est enflée par la malveillance. On me signale comme accablé de dettes, on me peint comme un dissipateur. Bientôt, à les en croire, Frédéric viendra me dire comme Dugazon : Le peu que je possède…[1] Cette exagération est de l’injustice.

  1. Dans le Dissipateur. — Frédéric était le valet de chambre de Talma.