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Page:Audibert Histoire et roman 1834.djvu/212

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académiques sur le théâtre ! combien peu de paroles simples !

« Mais un soir le hasard me fit trouver dans un salon avec les chefs du parti de la Gironde[1]. Leur figure sombre, inquiète, attira mon attention. Il y avait là écrits en caractères visibles de grands et puissans intérêts. Trop gens de cœur pour que ces intérêts fussent entachés d’égoïsme, j’y vis la preuve manifeste des dangers de la patrie. Tous accourus pour le plaisir, aucun d’eux n’y songea. On se mit à discuter : on toucha les questions les plus palpitantes du moment. C’était beau. Je crus assister à l’une des délibérations secrètes du sénat romain. « On devait y parler ainsi, me dis-je. La patrie, qu’elle s’appelle France ou Rome, se sert du même accent, du même langage : donc, si on ne déclame pas ici devant moi, point de déclamation là-bas dans les vieux siècles ; c’est évident. » Ces réflexions me rendirent

  1. Ce devait être le salon de la rue de la Victoire où fut décidé le 18 brumaire.