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Page:Audibert Histoire et roman 1834.djvu/220

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j’avais regardé dans la salle ; mon effet était donc manqué. J’eus recours à Monvel ; d’après ses souvenirs de Lekain je composai ma pantomime, mais je tremblais de la hasarder. Un soir, aux Tuileries, devant l’Empereur, je m’y décidai. Pendant qu’Agrippine parlait, je me mis à jouer avec mon manteau. J’avais l’air d’en examiner la richesse, mais en affectant de montrer sur ma figure une grande indifférence, comme si je remuais ce manteau machinalement, sans y prendre garde. Enfin, j’aurais voulu faire illusion au point de persuader que je bâillais. Eh ! mon Dieu ! dans une situation pareille Néron n’y aurait pas manqué. Seulement, vers la fin, je témoignai un peu d’impatience. Puis je marquai une colère concentrée pour préparer le vers qui m’échappe après le départ d’Agrippine, et qui foudroie d’avance Britannicus :

Elle m’a fatigué de ce nom ennemi.

« Le lendemain l’Empereur me parla de