Page:Audibert Histoire et roman 1834.djvu/226

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 209 —

une séparation complète entre le théâtre et l’Église ; celle-ci même frappe l’autre d’anathème ; il faut donc chercher ailleurs : à défaut de la religion, qu’on ait recours à la politique. Oui, dans le drame moderne, la politique doit remplacer la fatalité. »

« Long-temps après il est revenu sur cette idée, car il l’a développée à Raynouard, l’un des hommes les plus capables assurément de la comprendre. Je crois, si ma mémoire ne me trompe pas, que c’est au sujet du Cromwell, auquel Raynouard travaille. J’avoue que la tragédie, envisagée de la sorte, serait bien en harmonie avec mes goûts et mes études, mais il faudrait renoncer à l’antiquité qui, à vrai dire, ne peut avoir pour nous qu’un intérêt de souvenir et de curiosité. En puisant, au contraire, dans notre propre histoire, en se saisissant des événemens même dont nous avons été les témoins, la tragédie deviendrait nationale, et par-là ferait vibrer toutes les cordes de notre cœur.

— Si l’Empereur, par exemple, voulait