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Page:Audibert Histoire et roman 1834.djvu/229

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le répéter : « Est-ce que Talma me boude ? » Dès le lendemain j’étais aux Tuileries. J’avais mis un habit à la française et je portais l’épée. La figure expressive de l’Empereur me montra tout à la fois un peu de surprise et en même temps beaucoup de satisfaction. Non qu’il eût la petitesse d’être flatté de mon costume de cour ; mais comme il m’aimait, il fut bien aise que j’eusse fait une chose convenable.

« À dater de ce jour j’allais au moins une fois par semaine aux Tuileries. Je choisissais l’heure de son déjeuner. C’est ainsi que j’assistai aux dernières instructions qu’il donnait au grand-duc de Berg prêt à partir pour l’Espagne. Ce fut encore pour moi une bonne leçon, et j’appris là sur quel ton et avec quels discours un Empereur décide du destin des nations.

« À Erfurt je l’ai vu très-souvent. Plus d’un monarque a dû envier ma faveur. Il s’occupait avec soin, avec intérêt des ouvrages à représenter : il me parla le premier de la Mort de César à laquelle je ne songeais guère.