Aller au contenu

Page:Audibert Histoire et roman 1834.djvu/252

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 235 —

du Macbeth anglais que j’ai composé la physionomie du Macbeth français. Dans le récit de mon entrevue avec les sorcières, savez-vous pourquoi je fais circuler la terreur dans la salle ? c’est que les trois sorcières je les vois : elles sont là devant mes yeux ; Shakespeare me les montre.

« Quant à Néron, il est fade, je ne le sais que trop, mais dans une seule scène : aussi j’ai grand peine à la porter. Cette scène je la travaille sans relâche et avec un soin tout particulier. Je cherche, afin d’en dissimuler la langueur, à faire entrevoir la férocité de Néron à travers même les paroles les plus tendres ; je veux, par l’expression de mes yeux, par le son de ma voix, qu’on se souvienne de ce qu’il vient de dire :

J’aimais jusqu’à ses pleurs que je faisais couler.

« Voilà bien l’amour de Néron ; et moi ayant à le peindre je songe au tigre.

— Vous avez déjà songé au lion dans