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Page:Audibert Histoire et roman 1834.djvu/275

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d’abord que la royauté, dès son origine, eut à lutter tour à tour contre l’épée et l’encensoir ; tantôt elle se maintient par des alliances, tantôt par des ruptures. Elle invoque les évêques contre les hommes d’armes, elle s’aide de ceux-ci pour dépouiller l’Église. Les premières races ne font qu’aller et venir du sanctuaire au camp. Enfin, après bien des querelles et bien des siècles, le trône, resté le plus fort, a tout soumis et tout affaibli pour mieux soumettre. Sous Louis xiii, la victoire alla même trop vite et trop loin par la main d’un prêtre, roi sous son roi. En vain quelques vieux nobles essaient de reprendre leur armure ; la rouille l’avait rongée : cette fois l’audace ne donne pour conquête que l’échafaud. Ce prêtre, par une sorte de représailles, semble, après huit cents ans et plus, venir rendre à la noblesse l’oppression que le clergé avait reçue d’elle sous le père de Charlemagne. Quand on oublie le nom de Richelieu pour arriver jusqu’à la personne du ministre, les triomphes de ce ministre paraissent peu de chose. Ce ne fut pas son bras qui était fort, c’est la