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Page:Audibert Histoire et roman 1834.djvu/276

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puissance féodale qui était faible ; ce ne fut pas sa volonté qui lui donna la domination, c’est l’absence d’une volonté royale qui la lui laissa prendre. On l’exalte depuis deux siècles, parce qu’on l’avait haï dans le sien ; car de la haine publique il reste toujours quelque renommée : les peuples, par pudeur pour eux-mêmes, ne permettent pas qu’on insulte le souvenir de qui les fit trembler.

 

De nouveaux périls menaçaient la couronne. Après la mitre, après le casque, arrive contre elle le bonnet des faubourgs. Justement alarmée au bruit d’une nation qui s’agite, non plus comme au temps de la Fronde, sous la main d’un prélat turbulent et de quelques grands mutinés, mais à la voix de mille tribuns sortis du peuple, et peuple eux-mêmes. La couronne alors tâche, pour qu’on la soutienne, de réveiller tout ce qu’elle avait endormi pour qu’on la laissât tranquille. Il était bien tard ; le sommeil était déjà plus qu’un engourdissement passager. Les vieilles puissances sociales n’ayant conservé de leur force que l’appareil qui la