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Page:Audibert Histoire et roman 1834.djvu/287

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que Paris, passant de la louange à la satire, fît éclater cette insurrection de pasquils qui transformaient les murs de la ville, où d’invisibles mains les écrivaient, la nuit et même le jour, en des milliers d’échos de la colère publique.

Ces pasquils semblaient le chercher de préférence dans les solennités bigotes, lorsque, marchant pieds nus, un chapelet de têtes de morts à la main, et portant les livrées de la pénitence, il conduisait lui-même de longues processions, sorte de mascarades religieuses qui lui permettaient de courir les rues et de prolonger, à l’aide d’un prétexte pieux, les courtes folies d’un carnaval éhonté.

Mais comme je n’ai nulle envie de peindre le Henri des pasquils ; comme ma prose n’a nul goût pour le fiel des vers de ce temps-là, laissons à d’autres un passé qui, à l’époque où je me place, était encore un avenir. Pour mon compte, je m’en tiens à ce Henri, jeune, vaillant, gracieux, aimé des belles ; à ce Henri paré des couleurs de sa dame, au milieu de ces joutes chevaleresques qu’il aimait autant que les combats.