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Page:Audibert Histoire et roman 1834.djvu/288

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Là, du moins, au lieu de vers caustiques, les trophées d’un tournois n’offraient à ses yeux charmés que des écussons où son chiffre, parmi les fleurs, brillait entre deux mots sacrés : La gloire et l’amour.

On entrait dans les mois qui ramènent l’été. Henri venait de quitter le Louvre pour les ombrages de Fontainebleau, palais où Marguerite lui préparait une fête guerrière.

Henri laissait voir depuis peu dans ses traits l’empreinte de profonds soucis, mais non pas de ces soucis austères, fruits cuisans de la royauté. Leur cause véritable n’était point ignorée à la cour. Les ambassadeurs en avaient même écrit à leur cabinet comme d’une affaire d’État. C’en était une en effet. Il s’agissait d’une querelle survenue entre deux puissances, le roi et sa maîtresse.

Le jour de la fête arriva, mais sombre et voilé de nuages ; vrai jour de tristesse et non pas de joyeux plaisirs. Bientôt on n’eut plus d’autre clarté que celle des éclairs, tant le ciel était sombre, d’autre bruit que celui du tonnerre, tant la nature était muette de frayeur. Il fallut ajourner la fête. Marguerite