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Page:Audibert Histoire et roman 1834.djvu/292

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faille vingt en preuve de notre inconstance ; pour moi, je serais convaincu de la fidélité des femmes, si vous aviez un seul exemple à me produire. Mais laissez-moi là, sœur de Valois, j’ai l’esprit sombre ; cessons de parler, je vous prie, et de constance et d’infidélité, ce sont sujets de trop longue haleine. — Non, non, on n’accuse point ainsi mon sexe d’être d’une nature tant soit peu ondoyante sans que je le défende. Je suis comprise aussi dans le quatrain, car il est universel. Çà, de bonne foi, et boutade poétique à part, Votre Majesté pourrait-elle me citer l’inconstance bien réelle d’une seule dame, j’entends d’une dame vraiment noble et d’une renommée digne de son nom ? — Pas même Éléonore de Montcabel ! dit le roi. »

C’était réveiller un souvenir bien douloureux.

Éléonore avait été élevée dans la propre maison de Marguerite. C’était la plus belle, c’était la plus vertueuse de ses filles d’honneur ; celle sur qui elle comptait le plus. Avant de s’unir au sire de Montcabel, Éléonore était depuis long-temps la mieux aimée