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Page:Audibert Histoire et roman 1834.djvu/293

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de ce chevalier. Leurs noces se célébrèrent avec de grandes joies, mais la fortune fut pour eux plus cruelle que l’amour. Un an après on accusa le jeune époux d’avoir traîtreusement livré à des rebelles une forteresse mise sous la garde de son épée et de sa foi. Il encourut une condamnation terrible. C’est pour jamais que sa liberté, ce premier des biens, devait lui être ravie. Éléonore se montra inconsolable ; elle visitait souvent le donjon crénelé où son mari languissait captif. Forcée quelquefois aussi de paraître à la cour, elle venait y souffrir davantage, tant la trahison de son époux excitait de mépris parmi les courtisans, tant grondait encore la colère du roi !

Tout à coup Éléonore disparut. Le bruit qui en courut ternit sa chaste renommée. On disait qu’elle avait quitté furtivement la France, emportant avec elle ses plus riches joyaux, et galopant en compagnie amoureuse avec son jeune page, Isoël de Rhaboul. Marguerite, profondément blessée de cette aventure, ordonna qu’on se tût, à l’avenir, sur Éléonore ; que le nom même