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Page:Audibert Histoire et roman 1834.djvu/294

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de la fugitive ne fût jamais prononcé devant elle.

Raillée par son frère, piquée de voir qu’il venait chercher ses preuves d’infidélité parmi ses femmes, dans sa favorite même, Marguerite se crut obligée d’embrasser la cause d’Éléonore. Elle déclara donc qu’elle ne la croyait pas coupable. Dans son chaleureux plaidoyer, elle alla jusqu’à promettre de fournir, dans l’espace d’un mois, les témoignages irrécusables de son innocence.

« Prenez garde, ma sœur, Isoël le page est un gentil damoisel. Il joint à œil guerrier sourire de jeune fille. — Faisons un pari, répliqua Marguerite. Si je le perds, que le quatrain incivil soit gravé sur ma tombe pour me servir d’épitaphe ; si je le gagne… — Si vous le gagnez, répondit Henri, je brise les vitraux de la croisée, et mes faveurs pour vous n’auront d’autres limites que vos désirs. J’y engage ma foi royale. »

Ce pari fut un événement. Les ménestrels, en viellant avec gentillesse, s’en allèrent le chanter par toute la joyeuse France. Marguerite fit promettre à son de trompe, dans les