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Page:Audibert Histoire et roman 1834.djvu/298

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— Hélas ! cher sire, ne le condamnez pas, dit la voix douce et tremblante d’Éléonore, car c’était elle ; des hommes plus vigilans que lui n’ont pu échapper aux ruses d’une femme. Montcabel, mon époux et mon seigneur, n’était pas coupable du crime pour lequel il a tant souffert. Mais vous étiez irrité, Sire ; il fallait vous fléchir. Dans cette espérance, Montcabel résolut d’aller combattre, sous Guise, vos ennemis ; de verser son sang pour la gloire de votre couronne. Aidée d’Isoël, mon page, dont l’adresse égala le courage, je favorisai l’évasion de mon époux. Le geôlier, vieux soldat, ému par la pitié, consentit à me garder en otage jusqu’au retour de son prisonnier. Montcabel a tenu parole : vos ennemis sont défaits, votre couronne vient d’acquérir une gloire nouvelle. Le valeureux chevalier qui ce matin a remis à Votre Majesté des dépêches, brillans feuillets pour votre histoire, celui que vous avez comblé d’honneurs, de louanges, est le sire de Montcabel. J’attendais ses hauts faits comme preuve de son innocence, car les traîtres ne sont jamais braves.