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Page:Audibert Histoire et roman 1834.djvu/299

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Alors j’aurais tout avoué à ma maîtresse, votre noble sœur. N’a-t-elle pas gagné son pari, beau sire ? Et la grâce qu’elle demande… — Est la grâce du chevalier de Montcabel, dit Marguerite en cachant mal sa joie orgueilleuse. Mon noble frère, vous devez aujourd’hui pardonner à un féal chevalier, et punir un poëte bien discourtois. »

Henri, avant de répondre, se leva, et, après avoir invité la dame de Montcabel à quitter son attitude suppliante, il alla du pommeau de son épée briser les vitraux menteurs de la croisée ; puis se tournant vers Marguerite, il lui dit avec un sourire qui valait son quatrain :

« Ma sœur, vous avez la main heureuse ! Noble dame, ajouta-t-il en s’adressant à Éléonore, vous qui êtes belle comme la plus belle étoile du firmament, acceptez cet anneau émaillé ; il est d’un travail merveilleux. Vous le conserverez en souvenir de cette aventure et par déférence pour votre roi. Un juif me le vendit lorsque j’étais dans mon royaume de Pologne. Il avait appartenu à une jeune veuve qui n’eut pas long-temps à