Page:Audibert Histoire et roman 1834.djvu/300

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 283 —

l’être, car elle mourut de douleur sur le tombeau de son mari. Le juif acheta l’anneau comme une curiosité ; il sera pour vous un gage de vertu ; il vous servira aussi de parure. Son bleu presque noir fera ressortir la blancheur de votre main.

« Quant au geôlier, je lui fais grâce pour ne pas déroger à l’usage ; mais j’aurai soin dorénavant de ne plus choisir, pour ce poste, un vieux soldat. Il est temps d’en finir avec les geôliers sensibles. »

Un tournoi célébra le triomphe de Marguerite. Henri le voulut ainsi. Généreux comme un vainqueur, tout vaincu qu’il était, il se fit le héraut de sa propre défaite. Joutes, castilles, pas d’armes, danses de toute espèce, surpassèrent ce qu’on avait vu jusqu’alors. Partout brillaient cuirasses d’acier, riches armoiries, lances, écus, heaumes et pennons. Là, se trouvait toute la fleur de la France, car nul chevalier ni écuyer, au bruit des cors sonnant haut et clair de réjouissantes fanfares, n’avait osé demeurer dans son manoir.

La fête dura de longues heures. Les échar-