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Page:Audibert Histoire et roman 1834.djvu/307

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une rivière, qu’une forêt ombrage. Au-dessus de cette rivière qu’on appelle la Durance, au-dessous de cette forêt qui n’a pas de nom, la Chartreuse, assise sur l’un des flancs de la montagne, se montre avec des ruines silencieuses, entre le murmure des flots et le bruit du feuillage. À l’endroit même où finissent les rochers de cette montagne, où le sable de la rivière commence, on a construit une large chaussée. Pour peu qu’en passant le voyageur lève la tête, il aperçoit dessinée en forme de balcon au pied de la Chartreuse une terrasse presque suspendue dans les airs. Du haut de cette terrasse, le regard plonge dans une vallée immense, la parcourt, s’y complaît, puis s’en va chercher en face, au-delà, la Provence, pays riant où le tambourin anime la danse, égaie même le travail qu’il transforme en plaisir. À droite, mais en ramenant la vue du côté de la Chartreuse, on découvre Avignon que l’on vient de quitter, Avignon, patrie de la gloire et des amours, de Crillon et de Laure, ville embellie plutôt que défendue par d’élégans remparts, sur lesquels s’élèvent un