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Page:Audibert Histoire et roman 1834.djvu/31

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« Gavino avait raison. Son revenu était bien modique pour toute une famille. Il sentit combien il avait eu tort de n’avoir pas rendu le travail compagnon de sa jeunesse. « Mes fils seront plus heureux, me disait-il ; mon expérience leur sera profitable. Ils auront une carrière à parcourir ; je la leur choisirai belle. Ils y marcheront à la richesse, peut-être même aux honneurs, si ce n’est à la gloire. »

« Vous le voyez, Gavino n’était pas dépourvu de sagesse ; mais ces mots de gloire et d’honneurs vous annoncent aussi qu’il n’était pas exempt de vanité ; et cette folle de vanité gâte les meilleures choses et trouble les têtes les plus saines.

« La situation de mon voisin devint pénible. Son beau-père mourut. La succession était assez considérable ; mais huit enfans ne purent en faire le partage sans plaider, ce qui veut dire sans se ruiner.

« Gavino restitua la dot : gêné dans ses ressources, il restreignit ses dépenses. Il fut donc obligé de contrarier parfois sa Teresa dans ses besoins de luxe, dans ses