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Page:Audibert Histoire et roman 1834.djvu/334

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fastueux qu’il laissa à la porte sans même donner un regard de regret ou d’adieu à ces pompes du monde. Accompagné d’un vieux militaire, il monta d’un pas vite à la chambre du prieur, d’où le militaire descendit bientôt seul. Le jeune homme ne reparut que le lendemain avec l’aube pour marcher à l’église où, en présence des chartreux rassemblés, il baissa son front jusqu’à terre, se couvrit de cendres, puis il se releva couvert de la robe des novices.

Jamais le prieur ne lui parla sans avoir la voix émue. Quand il dressait haut sa belle tête, toutes les autres s’inclinaient par un mouvement involontaire. Quand il sortait pour aller dans la campagne porter l’aumône, il n’avait pas même l’air d’apercevoir la foule empressée sur ses pas. Il jetait sa pièce d’or sans l’accompagner d’une parole, excepté un jour où il dit à un pauvre : Vivez, puisque c’est tout ce qu’il vous faut.

Une fois il parut dans la chaire pour obéir à la règle qui prescrivait aux chartreux de s’instruire mutuellement des leçons de l’Évangile. Avant qu’il eût parlé, l’as-