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Page:Audibert Histoire et roman 1834.djvu/34

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ture, je lui en parlai comme d’un amusement, je me gardai de la lui montrer comme une étude.

« À défaut de bibliothèque, j’avais quelques volumes épars chez moi dans une chambre inhabitée. Ils faisaient partie de l’héritage d’un vieux parent. Je ne m’en servais guère ; mes livres de commerce sont les seuls que j’ouvre. Il me suffit d’y voir toutes mes opérations en ordre ; je n’ai besoin d’aucun autre plaisir, d’aucune autre instruction.

« Parmi ces volumes, Gavino en prit un au hasard qu’il emporta. C’était l’histoire d’un maréchal de France, écrite par un évêque, commentée par un chanoine ; la traduction en espagnol était d’un bénédictin.

« Le lendemain, devançant l’heure accoutumée, Gavino vint chez moi. La joie illuminait son visage. « Mon ami, me dit-il, plus d’indécision. J’ai trouvé, j’ai choisi pour mon fils une carrière. J’ai lu… La belle chose qu’un livre ! comme il vous ouvre un monde nouveau, comme il chasse