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Page:Audibert Histoire et roman 1834.djvu/352

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espérât succéder à l’empire, soit qu’il préparât son usurpation, il briguait la faveur de l’armée. Sur la route, au milieu des marches, dans les campemens, il appelait les plus vieux soldats par leur nom, et, en souvenir de Néron qu’ils escortèrent tant de fois ensemble, il les traitait de camarades. Empressé à reconnaître les uns, à s’informer des autres, à les aider tous de son crédit ou de son or : laissant échapper contre Galba des plaintes, des paroles ambiguës, il employait tout ce qui peut émouvoir la multitude. La fatigue des voyages, la disette des vivres, la dureté du commandement, il avait l’art de tout envenimer. Jadis des flottes avaient coutume de les porter sur les lacs de la Campanie ou vers les cités de la Grèce ; maintenant c’est à travers les Alpes, les Pyrénées, et dans des routes interminables qu’il leur faut avec effort se traîner sous leurs armes.